18 janvier 1995 :naissance d’RTL1 18 janvier 2010
Posté par Le Transistor dans : Archives,CSA,Fun Radio,Histoire,RTL,RTL2 , trackbackIl y a 15 ans, le 18 janvier 1995, la CLT (Compagnie Luxembourgeoise de Télédiffusion – propriétaire d’RTL) décidait de transformer la station jeune M40 en une RTL1 plus adulte et plus généraliste.
Né le 6 janvier 1992 de la fusion de Maxximum et Métropolys à l’initiative du géant des médias espagnols Prisa (48,05% du capital) et de la CLT (35,75%), le réseau M40 stagne en 1994 autour des 2 points d’audience malgré ses trois années d’existence, ses formats successifs (100% nouveautés et large place à l’animation, puis tubes des années 90 avec peu d’interventions), et ses 80 fréquences :
Sur ce revers, le groupe PRISA décide fin 1994 de se retirer du marché radiophonique français et donc du capital de M40 en mettant en vente ses parts et en retirant son équipe dirigeante. La CLT souhaite alors prendre le contrôle total du réseau et le transformer, mais le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel refuse l’opération le 6 janvier 1995 (à une forte majorité), au motif de la défense du pluralisme ; le groupe luxembourgeois étant déjà en France l’opérateur à 100% des réseaux RTL et Fun Radio. Suite à ce camouflet, Jacques Rigaud, PDG de RTL, ne désarme pas et annonce le 7 janvier dans Libération que « dans le respect des engagements pris en ce qui concerne le format de la radio, M40 poursuivra l’évolution du programme afin d’enrichir une offre radiophonique que l’exigence du pluralisme, invoquée par le CSA, ne saurait figer« . Ainsi le 18 janvier au matin, les auditeurs d’M40 se réveillent avec une toute nouvelle station « music and news », une nouvelle programmation musicale davantage orientée vers les 25-45 ans, de nouveaux animateurs, et de nouvelles chroniques plus adultes. Le programme est identifié « RTL1″.
Furieux de ce coup de force de la CLT, le CSA met alors en demeure la station de reprendre le programme à destination des jeunes pour lequel elle avait été autorisée, sous peine de sanctions. Assez rapidement, les avertissements de l’autorité vont alors créer sur l’antenne une situation ubuesque : le programme RTL1 va continuer ses émissions sans que les animateurs et jingles identifient le nom de la station, à l’image d’une banque de programme anonyme aux virgules vierges :
Seule l’obligation légale d’identifier le programme quatre fois par heure va être astucieusement respectée en diffusant deux fois par heure la formule « M40-M40″, coincée entre les publicités nationales et les décrochages régionaux (à H+27 et H+57) :
RTL1-M40 va donc continuer sa route ainsi quelques semaines, avant qu’un accord soit finalement trouvé avec le CSA le 7 mars : la CLT peut monter à 48,5% du capital du réseau et devenir actionnaire majoritaire, et le programme est autorisé à retrouver une réelle nouvelle identité sous le nom de… RTL2 (le groupe Lagardère et Europe1 goûtant peu l’appellation RTL1).
La maison RTL a donc gagné sa bataille et contrôle désormais deux réseaux musicaux complémentaires à vendre aux annonceurs : Fun Radio pour les 15-25 ans et RTL2 pour les 25-45 ans.
Au final, au delà de l’anecdote qui fait de RTL1 le réseau radiophonique français à la durée de vie la plus courte, on retient surtout qu’une fois encore dans l’histoire de la bande FM française, un grand groupe radiophonique réussit donc à s’asseoir sur les principes du CSA (à l’image des épisodes Skyrock ou NRJ), et à imposer sa propre loi au terme d’un rapport de force à base de calculs rusés, et, n’en doutons pas, d’un lobbying intense dans les coulisses du pouvoir.
Commentaires»
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.
Mais où trouvez-vous toutes ces archives inattendues ?
Ma « malle aux trésors » se présente sous la forme d’une boîte à chaussures remplie de cassettes d’enregistrements divers et variés… Mais pas autant que je le souhaiterais !