Atlas de la radio (3) : recensement des stations FM métropolitaines 15 janvier 2014
Posté par Le Transistor dans : Cartographie , trackbackUn nouveau chapitre à ajouter à l’Atlas de la radio : Le Transistor a réalisé un recensement des stations FM métropolitaines afin de visualiser leur répartition sur le territoire. Cette cartographie laisse apparaître de nombreux déséquilibres selon les départements.
A la lecture des chiffres clés de l’audiovisuel dévoilés en novembre dernier par le CSA, on était resté sur notre faim tant les données portant sur le secteur radiophonique étaient particulièrement maigres. Cinq graphiques sur les audiences Médiamétrie, deux histogrammes sur les investissements publicitaires et une composition rapide des six principaux groupes économiques étaient censés nous résumer totalement le paysage radiophonique français. Si on apprenait que 858 opérateurs radiophoniques exploitaient 5874 fréquences en métropole au 31 août 2013, on était bien en peine cependant d’en savoir par exemple un peu plus sur la nature exacte de ces acteurs, sur leur organisation et surtout sur leur répartition géographique, car un même opérateur peut par exemple exploiter plusieurs studios et programmes dans des zones rapprochées.
Devant ce manque de statistiques fines, la réalisation d’un recensement maison s’imposait donc, afin de lister plus précisément les différents objets des radios locales françaises et les terroirs qu’elles desservent. A l’aide des différentes sources disponibles (CSA, fédérations, groupements, annuaires), Le Transistor a ainsi effectué un pointage de l’ensemble des implantations de radios permanentes émettant en FM en métropole, y compris leurs studios annexes servant aux décrochages locaux.
Ce travail a donc exclu les quelques stations temporaires conventionnées pour des périodes très courtes, et la myriade de webradios créées chaque jour en France et dont tout essai de comptage exact paraît vain.
Ainsi, du côté de la bande FM, 1159 implantations de radios ont été recensées en additionnant les stations locales associatives, les locales privées (indépendantes ou affiliées) et publiques, les nationales privées et publiques, et les radios autoroutières.
Cette liste de sites de production permet à présent de spatialiser l’activité radiophonique et ainsi de visualiser les déséquilibres territoriaux à l’oeuvre en France. La première représentation cartographique réalisée porte ainsi sur la répartition des stations de radio par département et leur densité.
La cartographie des stations laisse tout d’abord apparaître un cruel manque d’équipement pour trois zones : le Jura, l’Indre et la Haute-Marne. Ces départements n’hébergent que deux établissements radiophoniques chacun : RCF Jura et Fréquence Plus à Dole, Radio Balistiq et un studio de France Bleu Berry à Châteauroux, et enfin Active Radio à Joinville et Virgin Radio Champagne-Lorraine à Saint-Dizier.
A l’autre bout de l’inventaire, et sans tenir compte de la situation particulière de Paris (44 radios recensées), l’Isère et l’Hérault jouissent d’un paysage radiophonique dynamique avec respectivement 38 et 31 programmes comptabilisés.
La présence d’une importante métropole régionale avec son foisonnement économique, culturel et estudiantin favorise bien évidemment l’existence d’un nombre élevé d’établissements radiophoniques dans un département ; les territoires suivants en comptent ainsi une vingtaine sur leur sol : Bouches-du-Rhône, Nord, Rhône, Haute-Garonne, Pyrénées-Atlantiques, Gironde, Finistère, Loire-Atlantique, Pas-de-Calais, Bas-Rhin, Seine-Maritime, Alpes-Maritime et Ille-et-Vilaine. Au final, ce sont donc les grandes régions de France les plus éloignées de Paris qui sont les plus riches en radios locales ; si 77 établissements radiophoniques sont recensés en Ile-de-France, la région Rhône-Alpes en compte deux fois plus (177), et les zones PACA, Midi-Pyrénées, Aquitaine et Languedoc-Roussillon viennent ensuite avec respectivement 93, 88, 81 et 76 stations. A l’inverse, les régions entourant le Bassin parisien sont les moins bien dotées : seulement 20 établissements en Picardie, 26 en Basse-Normandie, 27 en Haute-Normandie et en Champagne-Ardenne.
L’analyse des « densités radiophoniques » (le rapport entre nombre de radios et population départementale, en marron sur la carte) est favorable à certains espaces ruraux ou montagnards peu peuplés. La Corse, la Lozère, les Hautes-Alpes, la Corrèze et le Gers bénéficient d’un équipement satisfaisant selon cet indicateur : une station pour moins de 20 000 habitants. A titre de comparaison, le département de l’Aisne compte un établissement radiophonique pour 135 000 habitants. La Bourgogne, le sud du Massif central, le Languedoc et les Alpes sont au final les zones dans lesquelles la présence radiophonique semble suffisamment en rapport avec la population. Grâce à un tissu développé de stations de montagne et de radios associatives solidement implantées, les habitants de ces territoires ont donc théoriquement un accès davantage privilégié à l’outil radiophonique et à la communication et l’information locale.
A lire sur le même sujet :
- L’atlas de l’audience radio en France (première partie)
- L’atlas de l’audience radio en France (deuxième partie)
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.
Commentaires»
pas encore de commentaires