Radio Luxembourg où le succès d’une station qui n’émettait que le soir 21 mars 2013
Posté par Le Transistor dans : Archives,Etranger,Histoire,Radios disparues,RTL , 3 commentairesAvec une audience estimée à quatre millions d’auditeurs en soirée, le programme anglais de RTL était très populaire il y a une trentaine d’années dans toute l’Europe, y compris au-delà du rideau de fer.
Produit depuis le Grand-Duché, il portait le bon vieux nom de Radio Luxembourg et était diffusé sur ondes moyennes (208 mètres, 1440 kHz) dont la portée est accrue dès que la nuit tombe.
En 1980, la soirée débutait à 19 heures avec un programme baptisé RTL International.
RTL International était une sorte de hit-parade en plusieurs langues : néerlandais, anglais, allemand, parfois un peu de français, d’italien ou d’espagnol ; avec, entre chaque morceau, des annonces pour mettre en relation les auditeurs afin qu’ils puissent correspondre ensuite par courrier.
Trois quarts d’heure plus tard, l’émission laissait la place à Qui Italia ; quinze minutes produites par la RAI pour les Italiens expatriés.
Les auditeurs entendaient ensuite l’ouverture du programme anglais animé pendant quatre, cinq, voire six heures par de talentueux DJ britanniques.
Le programme anglais de Radio Luxembourg a quitté les ondes moyennes aux dernières heures de 1991. Un an plus tard, celui que les fans surnommait The Great 208, cessait ses émissions via le satellite Astra.
Archives sonores de 1980.
Source : Frédéric – RadioBrest.net
Continental-Invicta, la radio française qui parlait aux Anglais 31 janvier 2013
Posté par Le Transistor dans : Archives,Histoire , ajouter un commentaireLes auditeurs britanniques du Kent ont eu pendant quelques années une radio périphérique. Une station installée de l’autre côté de la Manche, à Boulogne-sur-Mer, et qui diffusait des programmes en français, en anglais et dans les deux langues.
En 1984, Continental FM s’était lancée sur les ondes sans autorisation et avait dû arrêter d’émettre un an plus tard. Mais, en septembre 1988, surprise. La radio est de retour. Son fondateur, Laurent Battez a trouvé un partenaire anglais qui possède déjà une radio privée dans le Kent, Invicta FM.
Continental-Invicta déboule sur les ondes avec de gros moyens. Des studios sont installés dans une petite maison du centre-ville de Boulogne-sur-Mer. Un blockhaus sur une des hauteurs de la ville accueille le site d’émission. La puissance de l’émetteur ne s’avérant pas suffisante, la radio achète un monstre de 5 kW à une radio privée de Belfast. Continental-Invicta arrose désormais la partie sud du Kent et déborde largement de son cadre local car elle est reçue sur les hauteurs de Rouen !
Les programmes en anglais sont réalisés depuis les studios de Canterbury, acheminés à Douvres, d’où ils traversent la Manche en Hovercraft. Les bandes sont récupérées à l’hoverport de Boulogne-sur-Mer juste à temps pour être diffusées. Certaines émissions en anglais ou bilingues sont réalisées en direct. C’est le cas du hit le samedi soir qui se paye même le luxe d’être rediffusé par Invicta sur sa fréquence en ondes moyennes !
Cette radio inédite en France a fonctionné pendant quatre ans et demi. Les actionnaires britanniques ont fini par se désengager et la radio est redevenue Continental avant de s’affilier au programme Europe 2.
Il reste peu de traces sonores de Continental-Invicta car toutes les archives de la radio, stockées dans une cave, ont été noyées lors d’une inondation. Il reste cependant quelques pépites…
Voici un extrait sonore d’une émission bilingue (merci à Anthony pour cette archive) :
Frédéric – Radioboulogne.fr
Radio Tirana, la puissante voix d’un régime tyrannique 28 novembre 2012
Posté par Le Transistor dans : Anniversaires,Archives,Etranger,Histoire,Ondes Courtes , 8 commentairesA l’occasion aujourd’hui du centenaire de l’indépendance de l’Albanie et de la création de l’Etat albanais le 28 novembre 1912, intéressons nous à une archive sonore des programmes français de Radio Tirana.
Au début des années quatre-vingts, la station qui se proclamait la dixième mondiale diffusait en vingt langues à l’attention du monde entier via des émetteurs très puissants. Radio Tirana portait sur ondes courtes la voix de l’Albanie, gouvernée alors par un régime communiste de fer. Le pays avait réussi à se brouiller avec quasiment tout le monde, même avec les pays du pacte de Varsovie. C’est dire.
Radio Tirana diffusait deux émissions d’une demi-heure en français par jour. Au programme, des émissions inoubliables telles que : « Le mouvement marxiste-léniniste grandit et se renforce dans le monde », « L’Albanie et son plan quinquennal », « En lutte pour la libération nationale et socialiste ». Heureusement, il y avait une page culturelle pour alléger tout cela : « Pour une culture et un art militant révolutionnaire » et un programme scientifique « Le marxisme-léninisme, doctrine toujours jeune et scientifique ». Enfin, les émission laissaient un peu de place à la chanson. On n’oubliera pas « La Marche des femmes en lutte pour le progrès économique et social ».
Quant aux informations, il fallait savoir décoder. Les impérialistes, c’était les USA ; les socio-impérialistes, les Soviétiques et les impérialistes-sionistes, Israël.
Frédéric – RadioBrest.net
Où sont les flonflons de Radio Montmartre ? (2) 20 novembre 2012
Posté par Le Transistor dans : Histoire,Radios libres , 1 commentaireEn écho à un article de ce blog publié il y a un an et mettant à l’honneur une archive sonore de Radio Montmartre, Claude Vaniscotte, protagoniste des débuts de la station en 1981, nous a laissé ce jours-ci un commentaire plutôt éclairant sur la mise en place du programme.
Puisque ce témoignage contient quelques anecdotes sur la naissance de Radio Montmartre et retrace un bout d’histoire important de cette radio libre atypique, le commentaire devient aujourd’hui un article à part entière, afin de le mettre davantage en valeur.
Voici donc les précisions apportées par Claude Vaniscotte :
« En 1981, François Mitterrand arrive au pouvoir. Dans sa campagne électorale, il avait annoncé la libéralisation les ondes.
Guy Noël et moi, nous lançons dans l’aventure avant même de savoir ce que l’avenir sera. Nous achetons un émetteur de 100 W et faisons installer une antenne.
On choisit le nom de Radio Montmartre : le lieu, le style de la station, Aristide Bruant… les arguments ne manquaient pas.
Cette radio diffusera uniquement des chansons françaises, se différenciant des radios et télévisions de cette époque, qui faisaient la part trop belle aux chansons anglo-saxonnes. Les musiques, elles, seront de tous horizons; la musique n’a pas de frontières.
Un soir, je finis les raccordements techniques. Guy me demande quand on peut démarrer.
La dernière soudure est encore chaude, lorsqu’il prend un micro et annonce :
« Ici Radio Montmartre. Si vous nous entendez, téléphonez-nous à tel numéro. Radio Montmartre, la radio de la chanson française. La station qui ne diffuse que de la musique de tous horizons et des chansons uniquement en langue française. »
Musiques et chansons en alternance, c’était parti.
Tout s’est enchaîné rapidement. Guy et moi tenions l’antenne toute la journée, enregistrions pour la nuit.
Nous avons reçus un nombre sans cesse grandissant, d’artistes dont on ne parlait plus à la radio, que l’on ne voyait plus à la télévision; des artistes de grands talents, oubliés des médias de l’époque. Radio Montmartre les faisait revivre. L’idée était géniale ! Ils sont venus en grand nombre. Nous avons fait notre premier gala au Cirque d’Hiver Bouglione, le jeudi 13 juin 1982.
À Radio-Montmartre, rien n’était en play-back, ni les chanteurs, ni les musiques.
Nous sommes passés rapidement à la première place des stations libres.
Pour ma part, je prenais chaque jour l’antenne pour le 7–9 h, puis le 12–14 h et 20–22 h.
Entre ces tranches de direct, je m’occupais de tout, des programmes, des artistes, des galas avec leur préparation technique et artistique, des autres animateurs.
Beaucoup d’auditeurs nous disaient qu’ils revivaient à notre écoute. Les chansons et les musiques qui avaient été leur enfance, leur jeunesse, leurs amours, les rencontres, les bals, leur mari ou époux disparu, étaient une inestimable fontaine de jouvence. Des fidèles de notre radio qui nous encourageaient, l’émotion dans la voix quand je les avais au téléphone.
D’autres animateurs sont venus nous rejoindre. Jacques Trémolo, Roger Brécourt, Minouche Barelli, François Deguelt, etc.
Puis est venu Raymond Marcillac, baptisé directeur des programmes. Il donnait seulement une revue de presse le matin. »
Deux anniversaires… et une nécro (Radio 7) 20 juin 2012
Posté par Le Transistor dans : Archives,France Info,Histoire,Le Mouv',Radio France , 7 commentairesAlors que l’on fête les vingt-cinq ans de France Info (née le 1er juin 1987) et les quinze ans du Mouv’ (né le 17 juin 1997), c’est le moment de ressortir la nécro de Radio 7, cette antenne qui a précédé l’une et inspiré la création de l’autre. Entre les bulles de champagne sortons un mouchoir pour se souvenir de la défunte station pour les jeunes lancée par Radio France.
C’était le 2 juin 1980, le service public lançait son septième programme sur 99.7 MHz pour tenter de contenir un mouvement des radios libres qui se faisait de plus en plus pressant. Mais pas mal de rock, un ton jeune et décalé ne suffisent pas sur cette unique fréquence parisienne dévolue à Radio 7 pour s’imposer face à la déferlante de stations qui noie la FM un an plus tard. Trop tard, la radio n’arrivera jamais à s’imposer malgré deux fréquences à Paris dès 1984 (91.3 et 91.7), un luxe vu l’encombrement de l’éther parisien. Le 28 février 1987 (tiens, un 7 !), Radio 7 cesse d’émettre. Elle laisse la place à France Info trois mois plus tard.
Dix ans plus loin, le service public lance une nouvelle radio ciblée pour les jeunes. Le 17 juin 1997 (tiens, encore un 7 !), le Mouv’ se lance sur les ondes dans dix-sept ( toujours un 7 !) villes de France. Un embryon de couverture FM qui en son temps aurait fait rêver Radio 7… et l’aurait peut-être sauvée.
Pour conclure cette nécro, écoutons quelques archives sonores de Radio 7, afin d’en saisir l’ambiance et le ton particulier.
Le jingle « chaussettes » en 1980 :
Un bulletin météo, un jour de 1983 :
Eté 1983, un jingle et une intervention de Jeff (Jean-François Bouquet) :
Une promotion pour la « Friday night mastermix dance party » de Robert Lévy-Provençal en 1985 :
Frédéric – RadioBrest.net