1er juin 1987 : France Info ouvre son antenne par un interminable blanc 1 juin 2012
Posté par Le Transistor dans : Actualité,Amusant,Anniversaires,Archives,France Info,Histoire,Radio France , ajouter un commentaireLundi 1er juin 1987. 6h59. Jérôme Bellay, créateur de France Info et par ailleurs directeur de la rédaction de France Inter, présente brièvement sur les ondes son nouveau bébé puis laisse la parole au PDG de Radio France, Roland Faure, pour lancer officiellement la première radio d’information continue en Europe. S’en suit un interminable blanc à l’antenne en raison de la ponctualité du grand patron. Celui-ci tient à ouvrir l’antenne à l’heure pile, et ne s’embarrasse pas d’un long discours pour meubler les secondes précédant 7 heures.
Manuel Ferreira, le technicien présent derrière la console à ce moment résume l’anecdote dans Libération : «Jérôme Bellay m’avait demandé de couper le tapis musical qui occupait la fréquence un peu avant 7 heures du matin afin qu’il puisse lancer le président. Ce que j’ai fait. Imperturbable, Roland Faure a regardé la pendule et n’a rien dit. Il a attendu 7 heures pétantes. C’est vraiment long, quarante-deux secondes de blanc à l’antenne !» (1)
Voici donc ce que les auditeurs curieux du lancement de France Info ont pu entendre sur les sept premières fréquences de la station (Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Nantes, Clermont-Ferrand, Le Mans et Mulhouse) à 6h59 ce 1er juin 1987 :
Ainsi démarra curieusement ce nouveau concept de station d’information permanente, concept par ailleurs réglé comme du papier à musique : un bulletin d’actualités de sept minutes chaque demi-heure, un rappel des titres tous les quarts d’heure, le tout entrecoupé de chroniques pratiques et de points rapides sur la bourse, la météo et les sports, et cela de 7 heures du matin à minuit trente.
Une architecture de grille inspirée des radios « tout info » (« all news ») découvertes par Jérôme Bellay lors d’un voyage aux Etats-Unis en 1986 ; à l’image de WINS à New-York, qui délivre des faits en continu, sans s’étaler dans le commentaire. (2)
Bellay explique à la presse en 1987 vouloir créer « un self-service de l’actualité pour l’homme pressé » et délivrer « de l’information de consommation » pour des auditeurs qui « resteront à l’écoute un quart d’heure en moyenne ». (3)
Autorisé par la CNCL (Commission Nationale de la Communication et des Libertés, ancêtre du CSA) le 24 février 1987, le projet France Info est construit en trois mois par les équipes de la Maison ronde sur les cendres de Radio 7, la première expérience de radio jeune du service public qui disparaît après sept années d’existence pour laisser ses locaux et son budget (4 millions de francs) à la station d’information permanente. Cette décision de Roland Faure est d’ailleurs considérée comme très expéditive par les employés de Radio France. A cette contestation interne s’ajoute un scepticisme amusé chez les professionnels du secteur radiophonique sur ce concept « tout info », au moment où la tendance est plutôt à l’ouverture de réseaux musicaux.
Emmenées par deux rédacteurs en chef (Pascal Delannoy et Freddy Thomelin), 25 personnes s’activent néanmoins pour le lancement de France Info : dont sept techniciens venus de Radio 7, et 16 présentateurs en provenance de France Inter ou du privé, comme Michel Goujon, Marc Crépin, Denis Lemarié, Jacques Legros ou Anne Hudson, seule voix féminine. (4)
Chaque journaliste assure une demi-heure de présentation à tour de rôle avec un style sobre, sans « bonjour » ni « au revoir », le ton est uniforme et l’antenne presque anonyme. Pour les correspondances et reportages, on utilise l’ensemble des ressources de Radio France : rédactions de France Inter et des radios locales, bureaux à l’étranger…
On retrouve également sur l’antenne des voix bien connues des auditeurs de France Inter pour traiter du sport (Jean-Paul Brouchon), de la météo (René Chaboud et Jacques Kessler), de la bourse (Jean-Pierre Gaillard) ou de la circulation (Michel Berga et Christian Magdeleine).
Le reste du temps d’antenne (20%) est occupé par des chroniques multidiffusées ne dépassant jamais deux minutes. Les premiers modules s’intéressent à la médecine et au bien-être (Anne Jeanblanc), aux potins et indiscrétions (Paul Wermus), au jardinage (Michel Lis), à la gastronomie (Jean Ferniot), ou à la religion (François Foucart).
Peu après seront introduites de nouvelles chroniques qui resteront longtemps familières aux auditeurs de France Info : les livres (par Philippe Vallet), les stars (par Bernard Stéphane), les tendances (Yolaine de la Bigne pour Quelle époque épique !)… (5)
Le mélange de tout ceci rend l’antenne assez froide et les débuts de la chaîne ne sont pas accueillis de manière très enthousiaste par les observateurs : « robinet à nouvelles », « radio lue et répétitive », « cadre rigide et figé », « absence de préoccupation sonore », « radio ultra-mécanisée » sont les critiques les plus répandues dans la presse à l’époque. (6)
Les auditeurs semblent cependant adhérer au « produit » car les premiers résultats d’audience sont plus qu’encourageants : un an après sa création France Info est déjà écoutée par plus d’un million de personnes. (7)
Forte de ce succès, Radio France va petit à petit développer les moyens de la station, la dotant d’une véritable rédaction séparée de celle de France Inter, de reporters de terrain, de voix plus nombreuses et variées.
De nombreux journalistes et chroniqueurs vont ainsi passer plus ou moins brièvement par France Info, avant de se faire davantage connaître sur d’autres antennes : Patrick Boyer, Christophe Hondelatte, Pascale Clark, Alain Passerel, Christophe Crénel, Damien Givelet, Yves Calvi, Nicolas Poincaré, Jean-Michel Dhuez, Michel Cymes, Alex Taylor, Patrick Roger, Laurence Ferrari, Harry Rozelmack…
25 ans après son lancement, la station d’information en continu fête aujourd’hui son anniversaire dans un contexte favorable. Les derniers sondages de Médiamétrie lui octroient 4,7 millions d’auditeurs, à égalité avec Europe 1 (8). Solidement installée dans le paysage médiatique, France Info dispose désormais d’une rédaction forte de 150 personnes et a su gommer avec le temps les défauts de sa naissance. La répétition et la froideur des débuts ont en effet fait place à une antenne beaucoup plus humaine et habitée, et surtout beaucoup plus surprenante et éclairante.
(1) Libération du 1er juin 2007
(2) Radio le Magazine n°4 – juillet 1992
(3) Le Monde Télévision du 11 février 2001
(4) Libération du 29 mai 1987
(5) Télérama du 26 février 1997
(6) Le Monde, Télérama, Libération
(7) Radioactu – 21 mai 2012
(8) 126 000 Radio – janv-mars 2012 – 13 ans et +
Illustration : encart publicitaire de France Info dans le Guide de la radio Télérama, octobre 1991.
Quand Europe 2 avait une forme olympique 8 février 2012
Posté par Le Transistor dans : Anniversaires,Archives,Europe 2,Histoire,Radio France , ajouter un commentaireIl y a vingt ans, la France organisait les Jeux olympiques d’hiver à Albertville du 8 au 23 février. Pour l’occasion, Radio France transforme Radio France Savoie en « Info 92″. Mais la station publique décentralisée doit faire face à un challenger privé. Europe 2, partenaire de plusieurs radios locales fédérées par Altitude FM (*) sur les sites olympiques, a mis le paquet pour ne pas passer à côté de cet évènement planétaire. Un second programme Europe 2 est mis en place quelques jours avant l’ouverture des Jeux depuis Albertville. Les radios savoyardes associées au réseau reprennent via satellite cet Europe 2… 2 !
Ce programme est sans animation musicale aux heures de la matinale, de midi et de la fin d’après-midi. Durant ces créneaux, les radios des sites olympiques diffusent un contenu local à la play-list imposée pour éviter les doublons lors des raccrochages, plus bien sûr, les infos de Paris et les flashs olympiques d’Albertville. Et pour relier tout ce petit monde, des liaisons Numéris (un luxe pour l’époque). Côté animation, on retiendra la chaleureuse présence de Dominique Dufour, une animatrice québécoise de CITE Rock Détente et des émissions réalisées depuis Albertville en soirée par Richard Bohringer.
Intervention de Dominique Dufour :
Promotion pour l’émission de Richard Bohringer « C’est beau une ville la nuit » :
Jingle Europe 2 « l’émotion olympique » :
Brides FM raccroche sur le programme d’Albertville pour le flash olympique :
Zoom sur Brides FM, la radio du village olympique
Le village olympique est basé à Brides, une station thermale de la Tarentaise. Pour les JO, la radio locale Brides FM qui couvre Courchevel et Méribel a renforcé son équipe. Un studio est installé à Méribel avec deux journalistes. La ville de Brides est pour la circonstance, à l’image de Berlin, séparée par un haut grillage très surveillé pour isoler la partie village olympique. Les studios de Brides FM sont situés juste en dehors de cet espace sous étroite surveillance appelée zone internationale. Pour l’occasion, Brides FM fait appel à Sydney, une animatrice d’une radio surf de Hawaï qui anime les soirées de la radio avec une musique très rock.
Frédéric – RadioBrest.net
La radio particulièrement à l’honneur dans le cinéma français en 2012 11 janvier 2012
Posté par Le Transistor dans : Actualité,Cinéma,Radio France , ajouter un commentaireLa promotion actuelle qui entoure le film « Parlez-moi de vous » offre l’occasion de rappeler que trois longs métrages français ayant pour cadre le milieu radiophonique sortent en 2012 sur les écrans .
« Parlez-moi de vous » inaugure donc cette série ce mercredi. On y retrouve Karin Viard en animatrice misanthrope d’une émission de dialogue avec les auditeurs sur une grande chaîne nationale (on devine France Inter) ; le rendez-vous est diffusé chaque soir de 21h à 23h et s’intitule « A vous et librement ». Si le monde radiophonique sert de décor à la base de l’histoire, ce film de Pierre Pinaud se veut surtout une comédie tendre sur la solitude, l’incommunicabilité et les relations familiales.
Dans trois mois, le 11 avril 2012, le public amateur de rire plus facile et de casting à la mode est invité à guetter la sortie du film « Radiostars » (de Romain Lévy), narrant le quotidien des animateurs vedettes d’une radio jeune. Clovis Cornillac et Manu Payet y campent Arnold et Alex, présentateurs de la matinale le « Breakfast Club » sur Blast FM. Déconnectés de la réalité, ces rois de la vanne sont envoyés à la rencontre de leur public provincial pour enrayer la chute d’audience enregistrée par leur show. Un rôle sur mesure pour Manu Payet qui a, rappelons le, véritablement tenu le micro d’un « morning » durant quatre saisons dans le « 6-9 » d’NRJ de 2002 à 2006.
Certaines scènes du film utilisent les locaux de RTL Group, rue Bayard à Paris, comme décors.
Dans un tout autre genre, et sûrement plus excitant pour les cinéphiles et radiophiles, sort le 29 août sur les écrans un documentaire de Nicolas Philibert intitulé « La Maison de la radio ». Le réalisateur de « Etre et avoir » a filmé durant six mois studios, bureaux et recoins de la maison ronde pour rendre compte du travail des différents corps de métier qui fabriquent la radio publique.
Gageons que le regard aiguisé de Philibert et son style sans fioritures permettront un bel objet cinématographique sur la radio, avec davantage de relief et d’originalités que les habituels reportages « en immersion chez les grandes voix » vus régulièrement à la télévision.
Sources : Télérama.fr, Canalplus.fr, Allocine.fr
Nuit Pink Floyd sur FIP : la playlist (accidentellement) dévoilée 4 novembre 2011
Posté par Le Transistor dans : Actualité,FIP,Musique,Radio France , 5 commentaires
A la suite d’un bug ce jeudi dans la publication en ligne des playlists de FIP, on en sait un peu plus sur le contenu de la « nuit Pink Floyd » programmée sur l’antenne lundi prochain à partir de 21 heures et jusqu’à 7 heures le lendemain matin.
Les amateurs reconnaîtront que toutes les périodes musicales du groupe seront abordées lors de cette nocturne, des débuts psychédéliques au « rock de stade ». Les expériences solo des membres de Pink Floyd seront également bien représentées dans la programmation, aux côtés de quelques reprises marquantes et d’enregistrements de concerts.
Voici la liste des titres diffusés entre 23 heures et 5 heures :
23:00 SYD BARRETT SEE EMILY PLAY
23:02 PINK FLOYD WISH YOU WHERE HERE
23:07 PINK FLOYD SHINE ON YOU CRAZY DIAMOND
23:21 PINK FLOYD CYMBALINE
23:25 SYD BARRETT LANKY (PART I)
23:31 PINK FLOYD MATILDA MOTHER
23:34 PINK FLOYD COME IN NUMBER 51 YOUR TIME IS UP
23:39 PINK FLOYD IF
23:50 GARY GREEN TIME
23:56 PINK FLOYD LEARNING TO FLY
00:02 PINK FLOYD PIGS (THREE DIFFERENT ONES)
00:13 PINK FLOYD OBSCURED BY CLOUDS
00:16 PINK FLOYD REMEMBER A DAY
00:20 SYD BARRETT DOMINOES
00:24 PINK FLOYD MAIN THEME
00:29 PINK FLOYD SHEEP
00:39 PINK FLOYD SEVERAL SPECIES OF SMALL FURRY ANIMA
00:43 PINK FLOYD ASTRONOMY DOMINE ( LIVE )
00:52 PINK FLOYD HIGH HOPES
00:59 PSYCHIC TV SET THE CONTROL FOR THE HEART OF THE SUN
01:07 PINK FLOYD KEEP TALKING
01:14 SYD BARRETT MATILDA MOTHER
01:18 PINK FLOYD ALAN`S PSYCHEDELIC BREAKFEST : RISE
01:30 PINK FLOYD SAN TROPEZ
01:33 SYD BARRETT LOVE SONG
01:36 SYD BARRETT BABY LEMONADE
01:40 PINK FLOYD CIRRUS MINOR
01:50 PINK FLOYD SUMMER ’68
01:56 PINK FLOYD INTRODUCTION
01:59 PINK FLOYD ECHOES PART ONE
02:10 PINK FLOYD CAREFULL WITH THAT AXE EUGENE
02:17 PINK FLOYD A SAUCERFUL OF SECRETS
02:26 PINK FLOYD ONE OF THESE DAYS
02:32 PINK FLOYD SET THE CONTROLS FOR THE HEART OF THE SUN
02:41 PINK FLOYD MADEMOISELLE NOBS
02:43 PINK FLOYD ECHOES PART TWO
03:00 PINK FLOYD SHINE ON YOU CRAZY DIAMOND
03:13 PINK FLOYD WELCOME TO THE MACHINE
03:20 PINK FLOYD HAVE A CIGAR
03:25 PINK FLOYD WISH YOU WERE HERE
03:31 PINK FLOYD SHINE ON YOU CRAZY DIAMOND
03:43 ARCHIVE AGAIN
03:59 PINK FLOYD WOTS … UH THE DEAL
04:04 SYD BARRETT IT’S NO GOOD TRYING [TAKE 5]
04:10 DAVID GILMOUR NO WAY
04:15 DAVID GILMOUR RAISE MY RENT
04:21 RICK WRIGHT SATELLITE
04:25 RICK WRIGHT WOMAN OF CUSTOM
04:29 PINK FLOYD CAREFUL WITH THAT AXE EUGENE
04:37 PINK FLOYD SET THE CONTROLS FOR THE HEART
04:46 PINK FLOYD SEVERAL SPECIES OF SMALL FURRY ANIMA
04:51 PINK FLOYD SORROW
FIP fait des économies de programmateurs le dimanche 11 septembre 2011
Posté par Le Transistor dans : Amusant,FIP,Radio France , ajouter un commentaireEtrange sensation de « déjà entendu » pour les fidèles auditeurs de FIP en ce dimanche ; ils écoutent depuis 7 heures du matin la même playlist que dix jours plus tôt (le 1er septembre, voir ci-dessous) : les mêmes morceaux, dans le même ordre, à la même heure, avec les mêmes enchainements.
Tout ce qui fait le sel des programmes de la station (la surprise et la découverte), perd donc tout intérêt aujourd’hui. Si même FIP devient prévisible…