Radio : les tendances de la saison 2015-2016 6 octobre 2015
Posté par Le Transistor dans : Actualité,Europe 1,France Bleu,France Inter,Fun Radio,Locales,MFM,Nostalgie,NRJ,RFM,Rire et Chansons,RTL,RTL2,Skyrock , 2 commentaires
Un mois après le lancement des nouvelles grilles de rentrée, un certain nombre de mouvements, anecdotiques ou lourds, se dégagent des programmes des stations françaises.
Horaires changés, place de l’information et de la politique, dosage des best of et rediffusions, nouveaux logos… Voici les principales tendances radio de la saison 2015-2016.
La nuit : l’ennui
Entre rediffusions à gogo et musique non-stop balancée par des automates, les nuits des radios françaises sont devenues bien pauvres en contenus frais depuis quelques saisons. A la recherche d’économies, les grands groupes radiophoniques suppriment tour à tour toute présence nocturne sur leurs antennes. Après RFM l’an passé, ce sont cette saison Fun Radio et RTL qui stoppent les animations de nuit. Sur cette dernière, l’inamovible Georges Lang ne dispose plus désormais que d’une heure de Nocturnes, officiellement à sa demande. Il n’y a plus en ce mois de septembre que trois radios nationales qui proposent ainsi un accompagnement en direct après 1 heure du matin, il s’agit d’RTL2 (avec Lionel Guillaume et Thomas Debono), Skyrock (Priska jusqu’à 3 heures) et NRJ (avec la libre-antenne de Mikl).
Du côté des radios généralistes, signalons qu’Europe 1 se distingue en cette rentrée par la suppression de ses rendez-vous d’information entre minuit et 4h30. Une décision surprenante de la part d’une station prétendument en pointe sur l’information et dotée d’une rédaction étoffée.
Des matinales plus matinales
Si les stations musicales abandonnent les auditeurs nocturnes, elles s’intéressent cependant de plus en plus aux lève-tôt et lancent progressivement des pré-matinales avec contenu avant le traditionnel « morning » de 6 heures du matin. Nostalgie le fait depuis 2007, RFM et MFM Radio depuis 2011, et depuis cette rentrée c’est au tour de Fun Radio de placer un animateur de flux dès 5 heures, avant son Bruno dans la radio de 6 heures.
Mais la tendance touche cette saison davantage les radios locales et régionales, ainsi après Radio Scoop en 2013 ou Delta FM et Radio Emotion en 2014, ce sont cette année Mona FM, Totem, Cerise FM, Cannes Radio, Wit FM et Vibration qui proposent des pré-matinales (dont certaines en voice-track) à partir de 4 ou 5 heures du matin.
Recyclage et rediffusion à gogo le week-end
Outre la nuit, les rediffusions gagnent de la place le week-end. La réutilisation des programmes de la semaine devient à présent la norme les samedis et dimanches pour boucler des grilles de programmes au rabais. RTL en abuse pour ses après-midi (Drôle de semaine, La curiosité est un vilain défaut), mais la palme revient à France Bleu qui recycle tout ce qui peut l’être pour ses tranches nationales (France Bleu Midi Ensemble – best-of de la semaine, Tout France Bleu – le meilleur, Pop story, On se dit tout sur France Bleu – best of de la semaine). On s’interroge dès lors sur l’intérêt pour les stations du réseau d’abandonner des heures de programmes locaux pour raccrocher sur les différentes rediffusions que Paris semble seulement en mesure de produire le week-end.
La politique déplacée au dimanche midi
On se souvient qu’Europe 1 avait créé la surprise en 2008 en reprogrammant son Grand Rendez-vous de Jean-Pierre Elkabbach du dimanche 18 heures vers le matin à 10 heures. En ce mois de septembre, deux autres rendez-vous politiques influents quittent les fins d’après-midi et sont désormais diffusés à la mi-journée : Elisabeth Martichoux présente désormais le Grand Jury à 12h30 sur RTL, et sur France Inter l’interview politique du dimanche est réalisée dans l’émission Agora de Stéphane Paoli à 12 heures. S’agit-il là de changements d’horaires pour s’assurer que les petites phrases, buzz et polémiques tournent en boucle sur les écrans jusqu’au soir et assurent ainsi plus efficacement la promotion des stations ?
Un peu plus d’information sur les réseaux nationaux
« L’auditeur ne vient pas chez nous pour l’info ! ». Au nom de ce sacro-saint principe, l’actualité a totalement déserté certains carrefours des réseaux musicaux et thématiques depuis quelques années. Or, en cette rentrée deux mouvements interpellent nos oreilles : RTL2 réintroduit des rendez-vous d’information l’après-midi dans son Drive, et de courts flashs d’actualité ont fait leur apparition dans la matinale de Rire et Chansons. Deux mouvements qui constituent peut-être les prémices d’un changement de doctrine plus large quant à la place de l’info sur les antennes.
Cogitation sur le bleu des logos
Du côté de la communication visuelle, la qualité et les nuances de la couleur bleu semblent être la grande affaire qui préoccupe les agences de com’ travaillant pour les radios des plus de 40 ans. France Bleu a cette rentrée fait évoluer son logo du bleu marine au bleu azur, et Nostalgie laisse tomber ses lettres dorées pour du blanc sur fond bleu.
Illustration : « Denk positiv » © EDITION LAWINE
Joyeux Noël 1998 avec Rire et Chansons 23 décembre 2013
Posté par Le Transistor dans : Amusant,Archives,Rire et Chansons , ajouter un commentaire23 décembre 1998. Le Père Noël n’étant toujours pas passé, c’est le « Père Joël », alias l’animateur Joël Le Maréchal, qui se charge de distribuer ce soir là les sketchs sur Rire et Chansons.
Et pour nous souhaiter un joyeux Noël, « la radio du rire » disposait il y a quinze ans de toute une palette d’humoristes et de chanteurs regroupés dans ce montage thématique : Les Vamps, Jacques Dutronc, Jean-Yves Lafesse, Jacques Higelin, Coluche, Wham!, Anémone et Thierry Lhermitte.
Décembre 1996 : crise de Rire au CSA 22 décembre 2011
Posté par Le Transistor dans : Archives,Cartographie,CSA,Histoire,NRJ,Rire et Chansons , 15 commentairesEn diffusant illégalement le programme de Rire et Chansons sur une cinquantaine de fréquences en France, le groupe NRJ se lançait en décembre 1996 dans un bras de fer avec le CSA afin d’imposer la constitution de son troisième réseau. Voici un retour chronologique (et sonore) sur les tenants et aboutissants de cet épisode qui chamboulera définitivement le paysage radiophonique français.
1er février 1994 : la loi dite « Carignon » ouvre la possibilité d’augmenter le seuil de couverture à 150 millions d’auditeurs potentiels pour un même groupe. Dans la foulée, les principaux opérateurs nationaux investissent dans un troisième réseau :
- Le groupe Lagardère, déjà propriétaire d’Europe 1 et d’Europe 2 (et assurant la régie commerciale de Skyrock) prend des parts dans la station RFM ;
- La CLT, déjà propriétaire de RTL et Fun Radio, monte au capital de M40 pour la transformer en RTL1 ;
- La SOFIRAD, qui contrôle RMC et Nostalgie, acquiert le réseau Radio Montmartre.
Outre la marque NRJ, le groupe NRJ possède le réseau Chérie FM et cherche à développer son troisième bébé : Rire et Chansons, qui dispose uniquement d’une fréquence à Paris depuis fin 1989. Les tentatives de rachats d’autres stations nationales (RFM, Radio Montmartre) par le groupe n’ayant pas abouti, ses dirigeants se lancent dans une politique de prédation des fréquences des petits opérateurs locaux à travers le pays ; ils envoient des émissaires dans les stations indépendantes commerciales de catégorie B afin d’y faire des propositions financières importantes au nom de la société Radiofina notamment. Rachats, prises de participation, contrats de régie, tous les moyens sont bons pour s’assurer un contrôle d’un maximum de locales stratégiquement situées.
Problème : si le groupe NRJ met la main sur quelques stations en régions, leurs fréquences sont incessibles et la législation interdit aux stations de catégorie B contrôlées de reprendre un programme national identifié, et donc de passer en catégorie C (locales d’un réseau ou franchisées). Au nom du pluralisme et pour protéger les petits opérateurs de l’appétit des plus gros, le CSA veille à l’étanchéité des catégories de radio et a le pouvoir de retirer à un opérateur son autorisation d’émettre sans mise en demeure préalable, en cas de « modification substantielle des conditions d’exploitation » de la fréquence.
30 janvier 1995 : les groupes NRJ, RTL et RMC signent une lettre commune demandant au CSA « d’adapter sa doctrine » et d’amener davantage de souplesse entre les catégories de radios.
10 février 1995 : le groupe NRJ crée le bien nommé « GIE RIRE » (pour « Radios Indépendantes Régionales ») afin de commercialiser 13 radios locales en plus de la parisienne Rire et Chansons, avec le soutient de Marc Zénou, président du SNRP (Syndicat national des radios privées) et patron de Radio Star (Mulhouse) et Radio Service (PACA).
(Rire et Chansons, RVS, Sweet FM, Radio Star, Radio 2000, Ciel FM, Recto Verso, Oxygène, Presqu’Iles, Blackbox, Lazer, RMS, Radio Alligator, Radio Service)
Dans les mois qui suivent, les 13 stations introduisent progressivement dans leurs programmes des extraits de sketches et spectacles comiques ; tout d’abord un seul en début d’heure (précédé du top horaire de Rire et Chansons en version vierge), puis deux, puis trois par heure pour préparer à un changement de format.
Durant la saison 1995-1996, les locales du GIE abandonnent leurs habillages originaux pour les remplacer par différents jingles tels « la FM du rire » ou « la radio la plus drôle » enregistrés à Paris par un animateur d’NRJ (Mike). Exemple ici, avec la toulousaine Lazer :
Le programme ressemble lui comme deux gouttes d’eau à celui de Rire et Chansons à Paris : une suite de sketches et chroniques humoristiques aérés par quelques standards musicaux anciens (Jacques Dutronc, Frank Sinatra, The Rolling Stones, Johnny Hallyday, Serge Gainsbourg…).
Dans le même temps, une toute nouvelle banque de programme radiophonique non identifiée fait son apparition sur le satellite afin d’être reprise en complément par les locales : Canal B, une sorte de « Rire et Chansons bis » avec un habillage propre et une dénomination neutre (« la radio du rire »).
La couleur du programme est ensuite rapidement déclinée localement :
Retour à la chronologie, début mars 1995 : le CSA autorise la CLT à monter au capital de RTL2 (48,5%) et Europe 1 Communication dans RFM (47,2% des parts).
NRJ publie aussitôt un communiqué à l’adresse du CSA lui demandant de «repenser sa réglementation, au nom du pluralisme et du principe de l’égalité de traitement» entre les opérateurs.
Toujours en mars 1995 : le CSA auditionne les différents opérateurs radiophoniques privés sur la régulation du marché et les conditions de contrôle du troisième réseau. Ceux-ci demandent un assouplissement du régime des radios de catégorie B.
12 avril 1995 : dans le Communiqué 293 le CSA admet que dans certains cas exceptionnels (ancienneté de la radio, difficultés économiques) des passages de la catégorie B à la C peuvent être envisagés.
Octobre 1995 : Radio Star (67) et Ciel FM (69) sont autorisées à s’abonner au programme Rire et Chansons. Le CSA accepte le principe de changement de catégorie pour les locales, en passant toutefois par un appel à candidature : l’opérateur doit rendre sa fréquence et déposer un nouveau dossier d’attribution au CSA, au risque de perdre définitivement sa fréquence.
15 décembre 1995 : le Communiqué 319 officialise la position du CSA. Les radios locales souhaitant s’affilier à un programme national doivent d’abord rendre leur fréquence, avant que le CSA les autorise à passer en catégorie C. Le Conseil insiste également sur sa vigilance vis à vis de l’entrée des réseaux au capital des radios de catégorie B.
Mi-Juillet 1996 : le groupe NRJ affirme avoir signé un accord de franchise Rire et Chansons avec déjà cent radios locales.
24 octobre 1996 : le syndicat des radios généralistes privées (RTL, RMC et Europe 1) monte au créneau et demande une audience au CSA, afin d’affirmer son «opposition» à tout changement de doctrine «qui rendrait encore plus inéquitable qu’aujourd’hui la répartition des fréquences entre réseaux thématiques et radios généralistes».
Lundi 2 décembre 1996 : déplorant le traitement trop long des demandes de changement de catégorie de la part du CSA et le retard que prend ainsi la constitution de leur troisième réseau, les dirigeants du groupe NRJ décident d’imposer en force la diffusion de Rire et Chansons sur 15 stations contrôlées.
Mercredi 4 décembre 1996 : les 15 stations basculent sur le programme de Rire et Chansons à 21 heures.
Jeudi 5 décembre 1996 : à la place de leurs programmes habituels les auditeurs se réveillent avec la matinale de Rire et Chansons (« L’Argence tout rire ») entrecoupée de décrochages publicitaires et de bulletins d’informations locales. Les jingles réalisés à la va-vite déclinent sur tous les tons l’appartenance des stations à un réseau.
Ce même 5 décembre, les protestations du monde la radio (syndicat d’indépendants et grands groupes) affluent au CSA.
Lundi 9 décembre 1996 : le CSA envoie des mises en demeure aux quinze stations ayant basculé « Rire et Chansons » les sommant de revenir à leur programme initial ; ces mises en demeures restant sans résultat, une procédure de retrait d’autorisations est lancée dans les jours qui viennent.
Mercredi 11 décembre 1996 : le syndicat des radios généralistes privées s’insurge contre les paroles et les actes du groupe NRJ.
Jeudi 12 décembre 1996 : plutôt que d’obtempérer aux mises en garde du CSA, le groupe NRJ augmente le rapport de force en sa faveur en mobilisant sur l’antenne de Rire et Chansons animateurs et humoristes populaires. Ceux-ci, certainement très mal informés, dénoncent « la répression et la grave atteinte à la liberté d’expression» orchestrée par le CSA. On veut « tuer leur radio » et « bâillonner l’humour en France » !
Les auditeurs passent également sur l’antenne pour soutenir leur station. Très rapidement, ils sont invités à exprimer leur mécontentement aux standards du CSA et du Premier Ministre Alain Juppé.
Même la grande sœur NRJ encourage à chaque début d’heure l’opération de lobbying sur son antenne avec une rare mauvaise foi.
Ce même 12 décembre 1996 : réunis en séance plénière les sages du CSA sont plutôt favorables à l’autorisation pour les radios locales concernées de diffuser le programme national identifié, à l’exception de Philippe Labarde, président de la commission radio, ainsi que Monique Dagnaud et Geneviève Guicheney.
Vendredi 13 décembre 1996 : Matignon, dont le standard est assailli de coups de fil depuis la veille, renvoie la patate chaude au CSA dans un communiqué : « le Premier Ministre souhaite que le CSA assume dans le cadre de la loi toutes ses responsabilités et trouve dans les délais les plus rapides une solution qui permette un développement harmonieux de toutes les catégories de radio».
Lundi 15 décembre 1996 : Jacques Rigaud, Président de RTL, s’indigne de «la manière dont le CSA est amené en catimini, dans l’urgence et sous la pression, à modifier le paysage radiophonique».
Les dirigeants d’NRJ sont reçus au CSA. Le Conseil conditionne toute négociation au retour à la légalité des 15 stations en faute. Le soir même, elles reprennent leurs programmes locaux et abandonnent la dénomination « Rire et Chansons » pour redevenir des « radios du rire ». Les négociations vont pouvoir commencer.
Mardi 16 décembre 1996 : en désaccord avec le Président Hervé Bourges sur la gestion du dossier Rire et Chansons et la régulation du monde radiophonique, le conseiller Philippe Labarde démissionne de la présidence de la commission radio du CSA.
Mercredi 17 décembre 1996 : les quatre syndicats de radios commerciales françaises réunis au sein d’un bureau de liaison demandent une audition conjointe au CSA et menacent : «le Conseil doit être clairement conscient que s’il devait malgré tout démissionner de fait de son mandat de régulateur en cédant au coup de force de NRJ, toutes les autres radios en tireraient immédiatement les conséquences»
Jeudi 18 décembre 1996 : le patron de Fun Radio, Benoît Sillard, s’immisce dans la crise en appelant à son tour ses auditeurs à saturer le standard téléphonique de Matignon pour protester contre les méthodes d’NRJ.
Samedi 20 décembre 1996 : le gouvernement annonce la révision prochaine de la loi Carignon.
10 février 1997 : dans un communiqué, le CSA réaffirme le principe des 5 catégories de radios et l’obligation de restitution de fréquence en cas de changement de catégorie.
Mars 1997 : mi gendarme, mi conciliateur, le Conseil se lance dans une vaste remise à plat du paysage radiophonique et invite les grands groupes à restituer l’ensemble de leurs fréquences acquises et contrôlées officieusement afin qu’une redistribution équilibrée et validée légalement puisse se faire. C’est le « Yalta des fréquences » censé profiter à l’ensemble des acteurs de la filière : le CSA passe l’éponge sur les rachats sauvages et garantit un traitement équitable des demandes d’extension des réseaux en échange de leur transparence.
19 novembre 1997 : le CSA annonce la redistribution de 472 fréquences entre acteurs locaux, régionaux et nationaux.
A l’issue de cette répartition, le réseau Rire et Chansons et ses locales de catégorie C sont reconnus officiellement et juridiquement.
17 mars 1998 : dans le feuilleton de la privatisation d’RMC et de ses filiales, l’Etat autorise NRJ à prendre le contrôle de 80% du capital de Radio Nostalgie.
26 mai 1998 : les dernières locales ayant fait la demande de changement de catégorie pour diffuser le programme Rire et Chansons ayant toutes basculé en catégorie C à cette date, la banque de programme non identifiée « Canal B » (« la radio du rire »), diffusée sur les stations pour les pré-formater avant leur transformation, cesse d’émettre.
28 mai 1998 : l’achat de Nostalgie par NRJ reçoit l’agrément du CSA ; mais le groupe, en position dominante sur certaines zones géographiques, doit renoncer à la publicité locale sur l’un de ses quatre réseaux. C’est l’antenne la plus faible commercialement qui est sacrifiée : Rire et Chansons. Sans publicité locale, il devient inutile légalement de maintenir des programmes décrochés en régions. Les stations sont fermées et les commerciaux, animateurs et journalistes des anciennes radios de catégories B sont donc licenciés ou intégrés sur d’autres antennes du groupe dans les mois qui suivent. Les fréquences deviennent « passives », à l’exception de Paris.
Au final, NRJ a donc réussi à imposer le développement de son réseau et le « blanchiment » par le CSA de certaines fréquences obtenues de manière trouble. Son coup de force de décembre 1996 aura également déclenché une véritable redéfinition des contours du paysage radiophonique privé profitant à l’ensemble de ses concurrents.
L’autorité régulatrice, prise en sandwich entre sa volonté d’équilibrer le marché et les velléités de déréglementation des grands groupes et du législateur, aura surtout accompagné un mouvement accéléré de concentration du secteur.
Ironie du sort, l’instance qui protégeait en 1995 les petites stations de radio des assauts des prédateurs nationaux au nom notamment de la défense de l’emploi local s’est retrouvée trois ans plus tard à l’origine de la fermeture de ces mêmes antennes devenues filiales ou franchisées. Une décision qui grossira un peu plus le cimetière des radios locales disparues.
(Radio Artesia, CSM, RVS, Radio Nord Seine-et-Marne, Sweet FM, Liberté FM, Mélodie FM, Radio Star, Radio 2000, Recto Verso, Oxygène, Radiogram, Bleu Marine, Presqu’Iles, RSV, RLS, Ciel FM, WFM, Contact FM, RDI, Fréquence 7, Radio Service, Radio Palace, Radio Alligator, RMS, Lazer, Horizon Radio, Cant’FM, Fréquence Alci, Radio 9)
Sources :
- Robert Prot, Dictionnaire de la radio (PUG-INA 1997)
- Aymeric Mantoux et Benoist Simmat, NRJ L’empire de ondes (Mille et Une Nuits 2008)
- Libération
- CSA.fr
- Schoop.fr
- Radioactu.com
- Eldoradio.fr
- 100ansderadio.free.fr